Malgré les préparatifs méticuleux, la présence à bord de la fusée lunaire de deux invités-surprises entraîne une insuffisance d’oxygène, car les réserves n’ont été prévues que pour quatre personnes et un chien... Les héros rentreront-ils sains et saufs de cette aventure ?
source http://www.tintin.free.fr
Dès le XVIIème siècle, le voyage sur la Lune était un rêve pour les hommes. Jules Verne concrétisa ce rêve dans son livre De la Terre à la Lune. Cet ouvrage, paru en 1865, contenait une rigueur scientifique. Après Jules Verne, plusieurs auteurs abordèrent le thème du voyage Terre-Lune.
Cette aventure de Tintin en deux albums commence à paraître dans le journal
Tintin à partir du 30 mars 1950. Hergé a voulu que ce récit soit le plus réaliste possible, même s'il faudra attendre 1969 pour que des hommes marchent véritablement sur la Lune. Le dessinateur entra donc en correspondance avec le Docteur Bernard Heuvelmans, l'auteur de
L'homme parmi les étoiles et se documenta. En 1948, Le Docteur, en collaboration avec le rédacteur en chef de
Tintin Jacques van Melkebeke, propose à Hergé un scénario. Mais l'histoire ressemble plutôt à un pastiche plutôt qu'à une véritable Aventure de Tintin. Hergé ne prit de ce travail que quelques éléments : le moment où les personnages flottent dans l'apesanteur, la scène où Haddock s'énerve avec son whisky qui se met en boule et la scène où le Capitaine, ivre, quitte la fusée. Hergé continua cependant sa collaboration avec Heuvelmans pour les éléments techniques. Ainsi, une maquette de la fusée fut réalisée dans les moindres détails.
Cependant, il fallait que l'histoire soit réaliste mais qu'elle ne sombre pas dans le documentaire avec des bulles remplies de données techniques. Hergé eu une grande idée pour éviter cela, celle de faire figurer une dimension humoristique dans les scènes d'explications techniques. Ainsi, lorsque Wolff ou Tournesol explique des éléments plus ou moins complexes, Haddock est là pour faire sourire avec ses répliques (voir images ci-dessous). Ce style, propre à Hergé, permet de donner une légèreté aux scènes.
Dans cet album, outre le retour du colonel Jorgen (
Le Sceptre d'Ottokar), il y a l'apparition de Wolff, un personnageparadoxal. Sa fin va introduire une note tragique à l'album. Wolff n'est pas un "méchant" comme les autres de la série. Il est rentré dans une spirale à cause de son goût du jeu qui a multiplié ses dettes. N'ayant pas le choix et étant constamment torturé, il a été obligé de trahir ses collègues et de livrer des informations secrètes à une puissance inconnue.
La lettre d'adieu que Wollf laisse avant d'abandonner la fusée a toujours laissé Hergé insatisfait. En effet, sous les pressions, Hergé ajouta au message "Quant à moi, peut-être un miracle me permettra-t-il d'en réchapper aussi". Tout le monde est conscient que l'ingénieur est condamné à mourir. Même si Hergé a toujours expliqué qu'il s'agissait d'un sacrifice et non d'un suicide, il fut contraint de revoir le message pour couper court aux accusations des personnes bien pensantes.
Mais l'ingénieur n'avait pas d'autre issue. C'est là la limite de ce voyage sur la Lune. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Hergé était très limité dans le déroulement de l'histoire. Le voyage sur la Lune est un sujet "vidé" déclara même l'auteur. Avec la prochaine aventure,
L'Affaire Tournesol, les limites redeviendront moins importantes.